L’intimidation et le harcèlement au travail: en sortir gagnant

Plus répandu qu’on ne le croît

Le harcèlement psychologique au travail est beaucoup plus répandu qu’on ne le croît.  L’Enquête québécoise sur les conditions de travail (2008) démontre qu’au cours d’une année, 15% de travailleurs au Québec sont victimes de harcèlement psychologique. Lors d’une étude canadienne (2012), 45% des travailleurs ont dit s’être déjà sentis intimidés au travail par un patron (40%), un collègue (26%) ou un client (17%).   Le tiers de ces personnes ont déclaré avoir souffert de problèmes de santé suite à l’intimidation.


Qu’est-ce qu’une situation de harcèlement?

Selon la définition de la Commission des normes du travail, on retient 4 éléments principaux d’une situation de harcèlement :
1.    Une conduite vexatoire ayant un caractère de répétition ou de gravité qui a
2.    Un caractère hostile ou non-désiré et porte
3.    Une atteinte à la dignité ou à l’intégrité psychologique ou physique, entraînant
4.    Un milieu de travail néfaste pour l’individu

 

Le harcèlement psychologique peut se manifester de différentes façons :

  • Traiter injustement la personne: en changeant les critères ou politiques par rapport à son travail
  • Empêcher la personne de s’exprimer: l’interrompre sans cesse, lui interdire de parler aux autres, la priver de toute possibilité de s’exprimer
  • Isoler ou ignorer la personne: ne plus lui adresser la parole en public, ne plus lui parler du tout, nier sa présence, l’éloigner, la priver des moyens de communications, empêcher les autres de lui adresser la parole
  • Déconsidérer la personne: répandre des rumeurs à son égard, la ridiculiser, l’humilier, mettre en cause ses convictions ou sa vie privée, l’injurier
  • Discréditer la personne: ne plus lui donner de tâches à accomplir, l’obliger à réaliser des actions dévalorisantes ou inférieures à ses compétences, la mettre en échec, simuler des fautes professionnelles, lui voler le crédit de son travail, la dénigrer devant les autres, détruire le travail réalisé
  • Menacer, agresser la personne : hurler, la bousculer, endommager ses biens
  • Déstabiliser la personne : se moquer de ses convictions, de ses goûts, de ses choix politiques, de ses points faibles, faire des allusions désobligeantes sans jamais les expliciter, mettre en doute ses capacités de jugement et de décision


Les impacts du harcèlement
seront d’autant plus importants que la période où les actes sont survenus est longue:

  • Stress, anxiété, insomnie, malaises physiques
  • Pensées récurrentes des situations de harcèlement
  • Difficultés de concentration et d’analyse
  • Doute de soi, dévalorisation personnelle
  • Perte de vitalité
  • Difficulté à se rendre sur les lieux de travail
  • Agressivité, dépression


Pour réduire les impacts du harcèlement

Le harcèlement est un processus insidieux qui peut s’étendre sur une longue période. Les victimes présentent deux fois plus d’états d’anxiété et de dépression que les gens qui ne l’ont pas connu.

Il est important pour ces personnes d’apprendre à s’isoler mentalement et énergétiquement des incidents d’intimidation ou de harcèlement pour en stopper l’envahissement. Des outils pour y parvenir sont présentés dans l’atelier Stimuler vos forces et votre BEAT: bien-être, énergie,assurance, travail. Ils permettront à la personne de retrouver l’énergie nécessaire pour gérer cette situation.  Si les symptômes d’anxiété sont trop importants, il faudra sans doute prendre une période de retrait pour pouvoir évaluer les actions à entreprendre.

 

 


Que faire face au harcèlement?

1.   L’employeur a les responsabilités suivantes :

  • Les dispositions de la Loi sur les normes du travail précisent que le salarié a droit à un milieu de travail exempt de harcèlement psychologique
  • L’employeur a l’obligation de prendre les moyens raisonnables pour prévenir et faire cesser le harcèlement psychologique lorsqu’il est informé d’une telle conduite

2.   La victime de harcèlement psychologique devrait :

  • Prendre note des incidents: lieu, heure, témoins
  • En parler à son entourage et chercher des outils (voir harcelement.ca)
  • Vérifier si d’autres ont été victimes et, si tel est le cas, regrouper vos forces
  • Se déculpabiliser, reconnaître sa valeur, augmenter sa capacité de s’ affirmer, appliquer des techniques de résolution de conflits
  • Parler à l’intimidateur en lui donnant des exemples de situations où vous vous êtes senti injustement. Il est possible que l’intimidateur n’ait pas réalisé le résultat de son comportement
  • Exprimer clairement à l’auteur du comportement non-désiré sa volonté qu’il cesse son harcèlement
  • Identifier des mécanismes dans l’entreprise pour gérer ce genre de problèmes (représentant des ressources humaines ou de la prévention des conflits, programme d’aide aux employés, syndicat)
  • Demander à l’employeur qu’il mette fin au harcèlement
  • Axer les discussions sur les différentes façons d’aborder ou de traiter les choses pour trouver une solution
  • Si aucune action n’est prise par l’entreprise, la victime peut s’adresser à la Commission des normes du travail, dans un délai de 90 jours après la dernière manifestation.
Print Friendly
  • Facebook
  • Twitter
  • LinkedIn
  • email