L’usure de compassion

QUAND LA DOULEUR DES AUTRES ME PERCE LE COEUR

 

Qu’est-ce que l’usure de compassion?burnout de l'aidant, fatigue de compassion, stress vicariant

L’usure de compassion est un épuisement qui affecte les personnes qui côtoient et accompagnent des gens dont l’histoire est marquée de souffrances humaines. L’écoute jour après jour de récits dramatiques  épuise leur énergie vitale. Leur équilibre physique, psychologique et émotionnel est perturbé. De plus, leur vision de l’humanité et du sens de la vie sont remis en question.

 

 

Qui en est affecté?

L’usure de compassion affecte les personnes qui reçoivent les récits d’individus ayant vécu des situations difficiles, voire traumatiques. On pense aux thérapeutes, au personnel médical, au personnel judiciaire, aux agents de ressources humaines, aux travailleurs sociaux, au personnel enseignant, aux individus qui accompagnent les mourants, bref toutes les personnes venant en aide de près ou de loin à des personnes vivant une impasse.

Les personnes au grand cœur qui désirent comprendre et sentir les émotions des autres sont plus à risque d’être imprégnées de la lourdeur du vécu des autres. L’horreur des récits s’infiltrera dans leur système personnel.  Les personnes qui ont un ardent désir d’aider feront passer les besoins des autres avant les leurs et négligeront de prendre soin d’elles et deviendront aussi plus fragiles.

Le risque d’usure de compassion sera plus élevé dans les milieux de travail où :
•    les attentes face aux intervenants sont élevées
•    les moyens d’action et de support sont limités par rapport aux objectifs
•    la reconnaissance exprimée aux employés est limitée
•    les rencontres entre collègues pour échanger sont peu favorisées
•    les suivis avec les usagers sont peu fréquents

 

 

Comment la reconnaît-on?

Vous pourriez souffrir d’usure de compassion si vous ressentez :
•    Un manque d’énergie
•    Des difficultés de sommeil
•    De l’impatience et de l’irritabilité
•    Une perte d’intérêt pour votre travail
•    Un besoin de vous isoler
•    Des pensées qui vous rappellent les drames entendus
•    Une perte de votre sens de l’humour jusqu’à la négativité
•    Une perte d’espoir
•    Une remise en question de l’humanité et du sens de la vie

 

 

La relation d’aide en souffrira-t-elle?

La relation d’aide sera affectée par ce déséquilibre de l’aidant. Pour se protéger, l’aidant doutera de la véracité de ce qu’on lui partagera, il adoptera une attitude de blâme et se fermera de plus en plus à l’autre. Il lui deviendra difficile d’identifier des solutions et les progrès du client.

 

Comment peut-on l’éviter?

L’usure de compassion vient du fait que la personne a trop donné d’énergie par rapport à ce qu’elle a reçu. Elle reprendra son équilibre en réduisant les dépenses d’énergie et en augmentant les activités qui la rechargent.

Réduire les dépenses d’énergie
•    Varier les tâches afin de réduire le temps affecté aux cas difficiles
•    Considérer le temps partiel pour une période de transition
•    S’offrir du temps de relaxation
•    Partager l’histoire de l’autre sans en vivre les émotions
•    Évacuer les émotions accumulées
•    Reconnaître et respecter la limite de son rôle et de son pouvoir par rapport à l’évolution du client

Recharger l’énergie
•    Ajouter des espaces de légèreté et de plaisir dans sa vie (loisirs, nouvelles activités, etc.)
•    Se féliciter soi-même et aller chercher l’appréciation du milieu de travail
•    Se donner des objectifs réalisables
•    Partager avec les collègues ce qui est trop lourd
•    Demander du support la tête haute
•    S’entrainer à recevoir et à apprécier l’affection et le soutien des autres
•    Entretenir des relations nourrissantes

 

Il est essentiel pour tous les aidants d’apprendre à gérer l’impact de la relation avec leur client, à couper avec les énergies du client et à conserver intacte leur énergie personnelle. Ces stratégies sont aussi abordées dans la conférence  Prendre soin de soi en tant qu’intervenant et dans l’atelier  Aider sans s’épuiser.

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